Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Il y a ...
3 mars 2009

Journée particulière (1)

Tu l'attendais comme un moment d'exception, et tu en as fait un moment à part. Nous avions fixé cette date au début des vacances, celle d'une journée que nous irions passer en ville tous les deux.

Pendant le trajet aller, tu ne pouvais t'empêcher de parler de tout et de rien, de peur d'être coupé comme c'est souvent le cas dans le cercle de notre famille. Peu à peu, tu as laissé s'installer le silence, tu as appris à l'apprécier et tes questions sont devenues plus précises, tes phrases mieux construites,tes mots mieux choisis, tes remarques plus intimes. Encore une fois, j' ai senti ta très grande sensibilité. Elle m'effrayait quand tu étais petit, aujourd'hui, je sais qu'elle fait partie de toi, que tu en as conscience et que tu essaies de la maîtriser pour en faire une force.

Je suis toujours aussi étonnée de ta soif de comprendre le monde qui t'entoure et de ta capacité à te questionner de tout, du fonctionnement du vieux carroussel aux stratégies de guerre de Jules César, en passant par le trajet de l'essence dans le moteur ou à notre devenir après la vie. J'ai parfois bien du mal à satisfaire tes demandes. Notre visite au musée m'a fait prendre conscience qu'étant plus jeune,  je devais  certainement apprendre mes leçons d'histoire pour obtenir de bonnes notes et non par amour de la matière, car il ne me reste que très peu d'éléments de l'enseignement que j'ai reçu, en tous cas, pas assez pour te répondre. Tu m'obliges à me replonger dans le Paléolithique, les conquêtes romaines ( pour lesquelles tu as une passion en ce moment), les guerres napoléoniennes, etc. Je travaille pour tenter d'être à la hauteur, mais je suis souvent tentée de t'envoyer trouver réponse auprès de ton parrain, spécialiste en la matière.

Le soleil nous a accompagné tout au long de cette journée particulière.

A notre retour, tu faisais sentir que tu aurais aimé faire durer ce moment où tu ne me partages pas, comme pour te souvenir peut-être de tes premières  années où nous n'avions que toi...

Une parenthèse ainsi faite dans la vie de famille apporte de la paix. Pour toi, car tu comprends une nouvelle fois que tu es bien un être à part entière à nos yeux, et pas seulement le membre d'une communauté dans laquelle tu vis. Pour moi, car je te découvre toujours, petit être en construction, je te connais chaque fois un peu plus, j'apprends à aimer celui que tu es et pas celui que je voudrais que tu sois.

mars_2009

Publicité
Publicité
Commentaires
Il y a ...
Publicité
Il y a ...
Archives
Publicité